Des récits à rendre sa tante muette



Silvia Baron Supervielle. Silvia avec un i et non pas avec un y car elle vient de Buenos Aires. Je me demande bien si Baron c'est elle qui aurait ajouté. Aussi j'ai envie de lui piquer Superviel. Seulement Super peut être. Ceci rallongerait dangereusement mon nom déjà assez long et depuis peu, augmenté de mon patronyme. En l'écrivant, je me demande si viel prend un seul "l", et le correcteur qui le souligne en rouge ne propose que supervise ou supervisa! On devient dingue avec ces commodités modernes.
Puisque tout le monde voulait savoir le thème de son prochain livre, elle a décidé d'en faire le héros avec les caractéristiques suivantes : c'est un homme, qui marche dans un costume gris, en la suivant partout tout en regrettant de ne pas pouvoir renaître comme elle, étant toujours lié à son passé immuable.
Il titube comme un homme ivre, il crie, il pleure comme les gens dans le cinéma triste. 


Vous pleurez. Elle vous dit :
– J'habite à un point. Un point unique dans la ville, dans ce quartier et à l'intérieur de cet appartement qu'on appellera miens. C'est un minuscule point immobile qu'on appellera ici où se trouve également le chat au milieu des vues d'Athènes, elles-mêmes confondues avec les vues d'appartements d'autrefois. Quand ce n'était pas possible d'aimer D. comme lui le voulait.


Renaître c'est être, dit elle encore. Elle, qui a traversé la mer depuis l'Argentine pour venir en France où elle peut rêver librement à son passé.

Elle nage comme on écrit un roman de 400 pages
Infatigable
Hautaine
Aisée
Belle prose soutenue
Elle capture de tout petits poissons qu'elle met dans le creux de sa bouche.